Atelier Parlanjhe (DIZ-oudun)

Atelier Parlanjhe. Pratique et découverte de la langue régionale, de sa littérature écrite et orale.
Ouvert aux débutants.

O sera coume la foere de Gençay.
2ème et darnié jheudi dau moes de 17h à 19h.

Animation collective, o faut un papàe pi un cryun.

LA LEGENDE DU PUYRABIER

Puyrabier fresque

D’autefés, au Peu Rabàié, ol avét pa d’aeve. Le paesan qui restét çhi devét se nalàe mae que d’in cop cha jornàie a la funt dau vilajhe qu’étét à deùs çhilométres pr trchàe de l’aeve ac sés déùs sells. Ol étét pr dounàe a bere a sa cunpagnàie, a sés draules é peù aus bétiaires de la ferme.

Ine seraie, a la roussine, coume le se réndét ac sés deùs pllénes sellaies é que le se démalét su sun état, o vénghit devant li in bea mossieù bén mis qui li dessit : «Mun brave, tu vas pa te faticàe toute ta vie a portàe daus sellaies d’aeve a ta ferme. Si t’és d’assant ac mun marchai, i te dis qu’ine funt qui donnerat a pllein in aeve cllére perat coulàe ras ta porte dés demén au matin ».

« deque… qu’ét ou…quau marchai ? » qu’o se demandit le paesan en drdellant.

«  E bén z-ou vela, i prpari in prchat que tu vas paterafàe : I te crujhe la funt é tai, en. pour tu me dounes ta draullére qu’ét rén que naçhue, é t’aras pu de faere le chemin jhusqu’au vilajhe pr enpllir lés sélls ».

Le paesan se dessit de li maeme qu’ol avét pas grous a prdre ; l’étét si chéti paure que l’avét maeme rén pr afiàe sés draules, alor, une goule en moéns donnerét moéns d’ennéu… De maeme, le paterafit vitement le prchat qu’o l’i tendét le diablle pasqu’ol été bén le diablle qu’étét drét li.

«Hé ! Hé ! Z-ou velat fét ; demén, quoure le jhàu chanterat, a l’écllérzie, la funt sourdrat. » peù, le se nalit.

L’oume se réndit a ché li, fasit sés afaeres coume a l’acoutumàie é le se métit den lés balins sitou la négre neùt ; mé le dormi l’enpougnét pa. Tout d’in cop, l’entendit qu’o marmusét, peù daus huchàies é daus bruts de piardes su les challs…. Daus cents de diabllotuns étiant a maeme crujhàe en la tàere, lés rochàes a ras la ferme.

Le diablle fasét vite sun tall dau tenps de la neùt pasque le véut sultout pas vere le jhour qui ràye.

Le paesan oghit in grand mor cuncience. Le dérevellit sa cunpagnàie é le li causit de l’abenajhe que le s’avét mis d’assent ac le diablle.

La fame sunjhit den lai é oghit vite fét de trouvàe coument afinàe le diablle.

« O faut que le jhàu chante mae tot ! De maeme le diablle crérat qu’ol ét l’écllérzie ét le serat forçai de se nalàe… »Le se nalirant trchàe le vieu jhau den le tét é le li firant bere la routie.

Le jhau se nalit en tricolant é quoure le passit davant le mirour qu’étét pendu su le mur… Le creyit qu’ol étét in autre jhau qui venét l’aghinàe… Le se dressit su sés argots… Le prit ine grousse bufàe d’aer den sa goule é le garochit in « Coquelijhu-u-uuu » O n’avét jhamae sorti in qui séjhe oussi bun é oussi fort de sa gorjhére.

Quoure l’entedit le jhau, le diablle creyit que l’écllerzie venét é l’ouvraje étét jha a bout. Le ramoucelit sés diabllotuns, le terpit dau talun su la sole si fort que l’aeve surjhit su le tall qu’étét jha aboutai peù le s’envolit. Le passit den la chanbre qu’ol avét le berciou de la draullére é le l’emportit en regnochant…

Mé, la meman avét mis sa draullére a l’abric.

Quoure le diablle veyit qu’ol avét rén den le berciou, le le garochit den la funt qui se métit de coulàe.

Ol ét de maeme que l’aeve de la funt dau Peù Rabàe dévenghit toute blleue coume étét le chale que le papot étét plléjhai deden…

E den depeù quau tenp ol a ine rivére qui coule de la funt dau Peù Rabàie.. a jhént la Cllouére a Jençae ; quéle rivére ol ét la Béle.


Autrefois à Puyrabier, il n’y avait pas d’eau ; le paysan qui habitait là devait aller plusieurs fois
par jour à la fontaine du village, à deux kilomètres, chercher de l’eau avec deux seaux, pour
faire boire sa femme et ses enfants, et les animaux de la ferme.
Un soir, à la nuit tombante, comme il revenait avec ses seaux pleins, et qu’il se lamentait sur
son sort, est apparu devant lui un beau monsieur, bien habillé, qui lui dit :
« Mon brave…Tu ne vas pas continuer comme ça toute ta vie à te fatiguer à porter des seaux
d’eau jusqu’à ta ferme…Si tu acceptes mon marché, je te promets qu’une source claire et
abondante peut couler à ta porte dès demain matin… »
« Qu…quel marché ? » demanda le paysan en tremblant…
« Eh bien voilà, j’ai préparé un contrat que tu vas signer : je te creuse une fontaine, et toi en
échange tu me donnes ta fille qui vient de naître…Et tu n’auras plus à faire le chemin jusqu’au
village pour remplir tes seaux… »
Le paysan a pensé qu’il n’avait pas grand-chose à perdre ; il était tellement pauvre qu’il n’avait
même pas de quoi nourrir ses enfants ; une bouche de moins allégerait ses soucis ; aussi il se
dépêcha de signer le document que lui présentait le diable ; car c’était bien le diable qui était
devant lui…
« Ha Ha ! voilà qui est fait ; demain, dès que le chant du coq annoncera les premières lueurs de
l’aube, la source sera là » …et il disparut.
L’homme rentra chez lui, fit ses affaires habituelles, et alla se coucher dès la nuit noire….
Mais il n’arrivait pas à dormir ; et soudain, il entendit des chuchotements, puis des cris, et des
bruits de pioche sur les cailloux…Des centaines de diablotins étaient en train de creuser la terre
et les rochers, tout près de la ferme…Le diable se dépêchait de faire son chantier pendant la
nuit, car il se devait absolument disparaître aux premiers rayons du jour.
Le paysan fut alors pris d’un grand remords, il réveilla sa femme et lui avoua ce qu’il avait
combiné avec le diable…
La femme réfléchit très vite et trouva un stratagème pour tromper le diable :
« Il faut que le coq chante plus tôt ! Comme ça le diable croira que le jour va se lever et il sera
obligé de partir… »
Ils sont allés chercher le vieux coq dans le poulailler, et lui ont fait boire la « routie »()… Le coq est parti en titubant, et, en passant devant la glace qui était pendue au mur…il crut avoir à faire avec un autre coq qui venait le provoquer ; il est monté sur ses ergots, a pris une longue inspiration et a lancé un « Coquelijou-ou-oou ! », le plus fort et le plus long qui soit jamais sorti de sa gorge… En entendant le coq, le diable a cru que le jour arrivait, et le travail n’était pas terminé !…Il a rassemblé tous ses diablotins, a frappé le sol de son talon, si fort que l’eau s’est mise à jaillir sur le chantier qui n’était pas fini….Puis il s’est envolé et est passé dans la chambre où il y avait le berceau du bébé, et il a emporté le berceau en ricanant…Mais la mère avait mis sa fille en sûreté ; et quand le diable se rendit compte que le berceau était vide, il l’a jeté dans la source qui avait commencé de couler ; et c’est comme ça que l’eau de la Fontaine de Puyrabier est devenue bleue turquoise, comme la couleur du châle qui avait enveloppé le bébé… Et depuis ce temps-là, une rivière a pris naissance à la Fontaine de Puyrabier, et elle va rejoindre la Clouère à Gençay ; cette rivière se nomme « La Belle ».

(*) La routie : une soupe au vin et au pain grillé

Approche du Parlanjhe local.


I va ve causàe de çhaul atelàe parlanjhe. O serat ine manére d’éstand (?) coume disant lés
borgadins, Gérad l’ou z-apelerét ine « jactance » dazard.
I va z-ou faere en parlanjhe de Frabeù, çhau lae de ma memae de mun pepae.
O coumencit den le çhéreù dare le Centre. I étiun, la Sylvie, le Piare é màe lapais a nous
pénceas, a rimajhàe daus mundes su daus volijhes de pouplle. I jhacassiun a remaniàe le
munde, peù, a n-in moument le Piare nous desit que le ferét bén in atelàe parlanjhe coume
le z-ou fét a Poçhàe. Bédame prdéque pa qu’i li desi, ol at déjha ésistai den la mésun mé si ol
ét toun idàie, o fàut que tu z-ou féjhe. Que le me desit, o serat pr causàe su tout peù su rén.
Vela la rentràie pr la prmére rencuntre. I arive au Centre en subllant, lés deùs méns den lés
foullouses. Ol avét le Piare qui nous atenét ac in soulas de drolléres, libornes, peù livres… I
me desi, ol ét li qui z-ou mene o dét étre normàu. Ol avét étou la Michale ac soun abrsat su
l’échine, ve savéz, chés « sac a dos » coue le disant en « poéntu », voure qu’ol at tout deden
mé que te trouve jhamé rén, le Doménique avéc sun riquét de chapea, le Bernard li tou avéc
dau papàe é peù in créun, le Jakub li, l’étét déjha en pllace a préparàe la chanbre. En veyant
tout çheù, i me desi qu’ol avét besén de grous d’afuteas pr càusàe.

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Daniel Bouhet, 25/09/2019

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